Comment concilier rentabilité et démarche RSE ?

La performance d’une entreprise n’est plus mesurée seulement par son résultat net. On utilise de plus en plus par sa capacité à générer de la valeur de manière durable. On  intègre les attentes de toutes ses parties prenantes.

Cette évolution s’est renforcée avec les incitations aux certifications ISO (comme ISO 9001, ISO 14001, ISO 45001, ISO 50001). Mais aussi par l’application des dispositions de la norme ISO 26000 sur la responsabilité sociétale des entreprises.

Les marchés, les citoyens, les salariés, les États, les institutions financières… exigent de plus en plus des entreprises qu’elles aillent au-delà de la conformité réglementaire. Elles doivent démontrer leur capacité à assurer leur pérennité économique. Mais elles doivent aussi réduire leur empreinte environnementale, en ayant des comportements éthiques. Bien entendu, il est nécessaire d’intégrer les attentes de toutes les parties prenantes (salariés, fournisseurs, clients, citoyens…).

 

Rentabilité et démarche RSE : un levier de création de valeur

Ainsi, combiner rentabilité et RSE ne serait pas une contrainte, mais un levier de création de valeur. Pour parvenir à cette combinaison, cela nécessite une stratégie cohérente, des actions concrètes, et une capacité de l’entreprise à surmonter certains obstacles internes et externes.

Pour que cette stratégie soit efficace ; voire efficiente, il faut aussi s’écarter de certaines pratiques gadgets qui ne font que décrédibiliser les démarches RSE. Ces démarches ne s’accommodent pas uniquement d’une ruche sur le toit, d’un mouton à côté du parking, ni d’un baby-foot et d’un foodtruck pour le bien-être des salariés. C’est une vraie stratégie de pérennité rentable.

Nous vous proposons 10 pistes d’actions pour une RSE qui conjugue rentabilité et attentes des parties prenantes :

 

Élaborer une politique RSE alignée sur la stratégie de l’entreprise

Action : identifier vos principaux enjeux (comme l’efficacité énergétique, le respect des délais de livraison, la satisfaction des salariés). Donc, il faut  intégrer vos partenaires et leurs compétences.

Résultat : une politique RSE cohérente, réaliste, en ligne avec vos objectifs économiques.

Contrainte ou prérequis : nécessite une réflexion stratégique en amont et doit tenir compte des capacités et moyens pour mettre en œuvre cette stratégie.

 

Mettre en place une gouvernance RSE

Action : Créer une équipe projet aux compétences complémentaires chargée de piloter et de rendre compte de la politique.

Résultat : une maîtrise des actions, une visibilité des progrès, et une appropriation par toutes les équipes.

Contrainte ou prérequis : nécessite des moyens (humains, formation) et une volonté de la direction…et oui, comme pour beaucoup de sujets.

 

Impliquer toutes les parties prenantes dans le diagnostic et le suivi

Action : inviter vos salariés, fournisseurs, clients, actionnaires, associations locales, etc., à s’exprimer sur vos principaux enjeux. Évidemment, cette action doit être différenciée selon les interlocuteurs. Ils ne sont pas à solliciter ensemble mais bien à écouter pour connaître leurs attentes.

Résultat : une démarche RSE légitime, ciblée et donc plus efficace.

Contrainte ou prérequis : nécessite du dialogue, de l’ouverture, et parfois de gérer des conflits d’intérêt.

 

Mettre en place des objectifs mesurable (KPI)

Action : se doter d’indicateurs de performance (comme le taux de satisfaction des salariés, la baisse de la consommation d’énergie, le nombre d’accidents du travail, etc.). Nous insistons sur des indicateurs de performance fiables, non sujets à interprétation ou discutables quant au reflet de la réalité (exhaustivité et intégrité des données par exemple).

Résultat : la création d’un tableau de bord de suivi de la performance RSE.

Contrainte ou prérequis : nécessite des moyens de suivi, de collecte de données, et de formation des équipes.

 

Renforcer l’efficacité opérationnelle (La démarche RSE s’appuie le lean management)

Action : identifier les gisements d’efficacité liés à l’énergie, aux délais, à la production de rebuts…
Résultat : des coûts diminuent tandis que l’impact environnemental se réduit, ce qui accroît la rentabilité.

Contrainte ou prérequis : nécessite des investissements, parfois des modifications de process.

 

Valoriser l’image de l’entreprise (différenciation par un tiers de confiance)

Action : certifier vos pratiques (ISO 14001, ISO 50001, label RSE) pour l’interne et pour rendre vos initiatives visibles dans vos communications.

Résultat : vous attirez des marchés plus rentables, vous accédez à des marchés de grands comptes…et votre marque employeur attire de nouveaux talents.

Contrainte ou prérequis : implique de se conformer à certains standards, de se soumettre à des audits, et de rendre des comptes de manière transparente.

 

S’associer avec des fournisseurs « responsables » (oui quand c’est possible)

Action : inclure des critères RSE dans vos cahiers des charges.

Résultat : une maîtrise des risques liés à la chaine d’approvisionnement et une création de valeur partagée.

Contrainte : nécessite de dialoguer avec vos fournisseurs, de les accompagner, et parfois de changer certains d’entre eux.

 

Renforcer les compétences en interne (formation)

Action : former vos équipes sur la RSE, sur les certifications, sur la gestion des risques, le lean management.

Résultat : les équipes s’approprient le changement, proposent des initiatives, gagnent en autonomie.

Contrainte : demande du temps, de l’argent, et une volonté de changer les comportements.

 

Stimuler l’innovation par une démarche RSE

Action : lancer des projets d’amélioration, de nouveaux modèles d’affaires (comme l’économie circulaire), de nouveaux services…chercher la différenciation par LES INNOVATIONS (technologiques, de services complémentaires, d’offre globale…)

Résultat : l’entreprise se différencie de la concurrence, s’adapte plus vite aux marchés en transformation.

Contrainte : nécessite d’allouer des moyens, d’assumer certains risques liés à l’innovation.

 

Communiquer de manière transparente (pas de bullshit !)

Action : rendre compte de vos progrès (rapport RSE, site internet, labels, certifications).

Résultat : vous développez la confiance de vos partenaires et de vos marchés.

Contrainte : nécessite de rendre des comptes de manière objective, de se soumettre à des vérifications, ce qui demande de la discipline en interne.

 

 

En conclusion, Concilier rentabilité et attentes des parties prenantes porte une part de contraintes mais c’est un véritable levier potentiel de création de valeur durable. Cette transformation nécessite d’avoir une vision stratégique, de s’organiser en interne, d’impliquer toutes les équipes, et de surmonter certains obstacles (comme le changement de culture, le suivi de la performance ou le choix des investissements).

 

Les certifications ISO, et plus généralement la RSE, permettent de structurer ce changement, de le rendre mesurable, de le légitimer auprès de toutes les parties prenantes. Avec une politique RSE robuste, une gouvernance renforcée, des équipes formées, des objectifs pertinents et des moyens alloués, l’entreprise peut gagner en compétitivité, en attractivité face aux évolutions permanentes de son environnement.