Préparer son rapport RSE dès à présent : vers un reporting crédible et durable

Alors que les exigences réglementaires et les attentes sociétales s’intensifient (en particulier de la part des institutionnels et des grands comptes), les entreprises n’ont plus le choix ! Effectivement, la responsabilité sociétale ne peut plus se résumer à un discours. Avec l’entrée en vigueur de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et des standards européens ESRS (European Sustainability Reporting Standards), le reporting extra-financier devient un véritable exercice de transparence. Il doit être fondé sur des données tangibles et vérifiables.

Dans ce contexte, la structure de la norme ISO 26000 est indispensable pour déployer une démarche RSE cohérente. Elle implique les différents services et répond aux exigences de développement durable. L’enjeu pour les entreprises est de combiner la structure de l’ISO 26000 avec les obligations de reporting des ESRS. Ceci, afin de produire un rapport RSE à la fois crédible, conforme et qui donne du sens à une démarche globale.

Le rapport RSE : comprendre deux cadres complémentaires

La norme ISO 26000 propose une vision globale de la responsabilité sociétale. Pour rappel, elle est construite autour de sept questions centrales.

La gouvernance de l’organisation, les droits de l’homme, les relations et conditions de travail, l’environnement. Mais sans oublier, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, et enfin les communautés et le développement local. Elle n’est certes pas certifiable mais elle sert de base aux différents évaluations et labellisations existantes.

Les ESRS, de leur côté, constituent un cadre réglementaire de reporting intégré au droit européen via la CSRD. Ils définissent ce que les entreprises doivent publier concernant leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance. Les ESRS imposent notamment une approche de double matérialité. Il s’agit d’évaluer à la fois l’impact de l’entreprise sur la société et l’environnement. Mais aussi l’influence de ces enjeux sur sa performance financière. Ils exigent aussi des indicateurs chiffrés, vérifiables (les sources de données sont fiables) et comparables. Ceci permet de suivre l’évolution des actions dans le temps.

L’ISO 26000 définit une organisation structurée en termes d’actions et de sujets (36 domaines d’application tout de même). Et, les ESRS exigent la démonstration et la preuve. Ensemble, ils permettent de combiner stratégie et transparence, engagement et mesure.

Construire une démarche intégrée et cohérente

La première étape consiste à cartographier les enjeux matériels (on entend par enjeu ce qui qui est à gagner ou à perdre à la suite d’une action. Cela a pour conséquence qu’il s’agit de priorités à traiter obligatoirement).

L’entreprise doit donc identifier les thématiques les plus pertinentes au regard de ses activités, de son secteur et des attentes de ses parties prenantes. Cette analyse de matérialité, est une étape formalisée et obligatoire avec les ESRS. Elle est réalisée avec la participation la plus large possible. Les collaborateurs, clients, fournisseurs, interlocuteur locaux. Mais aussi,  les investisseurs ; ce qui permet de cerner les enjeux les plus critiques !

Une fois ces enjeux définis, il est essentiel de définir des objectifs précis et mesurables. Chaque engagement RSE doit se traduire par des indicateurs de performance. Effectivement, on évoque la consommation énergétique, émissions de gaz à effet de serre. On parle aussi d’égalité professionnelle, sécurité au travail, taux de satisfaction client, ancrage local. Les objectifs doivent être SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporellement définis.

Pour son rapport RSE, identifier la responsabilité de la démarche RSE

En effet, pour garantir la crédibilité du futur rapport, la responsabilité de la démarche RSE doit être clairement identifiée.

Une organisation dédiée au sujet :

  • une instance pluridisciplinaire en charge du sujet,
  • une représentant en lien directe avec la Direction Générale…

Enfin, la réussite d’une telle démarche dépend de la mise en œuvre effective des actions et qui ne soient pas des actions « cosmétiques ». Il ne s’agit plus de multiplier les projets symboliques, mais de déployer des programmes structurants et suivis dans le temps : rénovation énergétique des bâtiments, achats responsables, inclusion des publics éloignés de l’emploi, développement de circuits courts, innovations durables… Ces actions doivent être accompagnées d’indicateurs de suivi et d’une évaluation régulière de leur efficacité.

 

Rédiger un rapport sincère et transparent

Le rapport RSE est la vitrine fidèle d’une organisation RSE. Il ne doit en aucun cas être un exercice de communication déconnecté du réel.

Pour être crédible, il doit refléter les avancées démontrées, mais aussi les limites et les difficultés rencontrées. Admettre qu’un objectif n’est pas encore atteint, ou que certains indicateurs sont en construction, renforce souvent la confiance des parties prenantes plus qu’un discours excessivement positif. De plus, les actions doivent être en lien avec la taille et les possibilités financières de l’entreprise. Les exigences ne peuvent pas être identiques entre une PME et une grande entreprise.

La transparence quant à la méthode est également fondamentale : expliquer comment les données ont été collectées, quels périmètres ont été retenus, et quelles hypothèses ont été utilisées pour les calculs. Ce niveau de précision correspond pleinement à l’esprit des ESRS, qui visent à rendre les rapports RSE crédibles. Ce sont clairement les exigences des ESRS qui s’appliquent dans ce cas précis.

En revanche, les formulations creuses ou les actions non démontrables et / ou mesurables mènent directement au soupçon de greenwashing. La crédibilité d’un rapport RSE repose donc sur la cohérence entre les engagements affichés, les actions menées et les résultats présentés.

 

Anticiper la conformité CSRD : un enjeu stratégique

Mettre en place une structure de reporting conforme aux ESRS ne se fait pas en quelques semaines : cela suppose de former les équipes, de fiabiliser la collecte de données, d’organiser les processus et de faire évoluer les pratiques managériales.

Cette anticipation génère plusieurs avantages : elle permet de gagner en efficacité, d’éviter les coûts liés à la mise en conformité précipitée, et de renforcer la confiance des parties prenantes — investisseurs, clients, collaborateurs, institutions. En d’autres termes, préparer son rapport RSE selon ISO 26000 et ESRS, c’est investir dans la performance globale et durable de son entreprise.

Vous souhaitez échanger, poser vos questions sur la mise en place d’une norme, contactez nous directement.

 

Les contraintes d’aujourd’hui comme autant d’opportunités d’avenir

Intégrer les exigences de l’ISO 26000 et des ESRS ne doit pas être perçu comme une contrainte administrative, mais comme une opportunité stratégique. C’est l’occasion de revisiter son modèle d’affaires, de repenser la gouvernance, d’identifier des leviers d’innovation, et de démontrer la contribution réelle de l’entreprise à un développement plus durable.

À l’ère du doute et de la méfiance envers les promesses environnementales, seule les preuves comptent. La RSE ne se résume plus à un discours vertueux, mais à une démonstration chiffrée, cohérente et vérifiable.

Et c’est précisément en articulant la vision globale de l’ISO 26000 avec la rigueur des ESRS que les entreprises pourront construire un reporting responsable, crédible, point d’appui et de démarrage d’une stratégie durable.

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