Comment prévenir les risques de l'entreprise : la méthode AMDEC

Risque vital et principe de précaution  

Tout le monde se souvient du scandale du lait infantile contaminé aux salmonelles chez LACTALIS, de celui des effets secondaires liés à la nouvelle formule du LEVOTHYROX…et des articles posant la légitime question des défaillances, de l’absence du fameux principe de précaution

Défini par le site www.vie-publique.fr, le principe de précaution est le « principe selon lequel l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque dans le domaine de l’environnement, de la santé ou de l’alimentation. » 

Avec ces scandales, c’est la gestion du risque en général qui est remise en question. Pour le consommateur final évidemment mais cette gestion peut être étendue à d’autres sujets au sein de l’entreprise, moins vitaux pour les personnes mais essentiel pour la vie de l’entreprise. 

 

Les différentes formes de risques 

La gestion du risque client est ainsi traitée par toutes les entreprises. Cette gestion indispensable est un impératif pour les PME PMI qui souffrent des retards de paiement (seules 41,8% des entreprises payent à l’heure et les grandes entreprises présentent un retard moyen de 15,3 jours contre 10,2 jours pour les TPE). Et les dernières amendes infligées à Amazon et Huawei d’un montant de 375 000€ en témoignent. 

L’objectif est donc bien d’assurer le développement de ses activités, en anticipant les risques clients (ex :  retard de paiement, impayés).

Concernant les risques professionnelsla circulaire du 28 mai 2013 rappelle les obligations de l’employeur. L’entreprise doit rédiger un document unique d’évaluation des risques professionnels.  

De même, les normes ISO, dans leurs chapitres introductifs, instituent l’approche par les risques comme pré requis à toute organisation. Que ces risques concernent les produits / prestations (ISO 9001), les conditions de travail (ISO 45001), l’environnement (ISO 14001), l’approche préventive doit prévaloir. 

Soumises à un environnement interne et externe toujours plus exigeant, les entreprises doivent en permanence anticiper, maîtriser, contrôler, prévenir pour mettre en œuvre leur stratégie. 

 

La méthode AMDEC : analyse, évaluation et priorisation des risques 

Utilisée dans tous les secteurs d’activité, l’Analyse des Modes de Défaillance, de leur Effets et leur Criticité (AMDEC) est une méthode structurée et efficace pour anticiper les défaillances potentielles.  

Appliquée aux processus, aux produits, aux moyens, l’AMDEC structure l’identification des risques, les évalue selon leur criticité et priorise les actions. 

 

Pour bien comprendre : un cas concret sur les risques liés aux achats 

Prenons par exemple les risques processus et étudions un processus connu de tous : le processus d’achat

 

Recenser des activités du processus 

Dans ce cadre de ce processus, les différentes activités (liste non exhaustive) sont  :  

  • la définition des besoins achats, 
  • la rédaction de cahier des charges, d’appels d’offre 
  • la recherche de prestataires extérieurs 
  • la sélection 
  • la contractualisation 
  • le suivi des prestations
  • l’évaluation… 

 

Identifier les défaillances potentielles pour chaque activité 

Poursuivons notre exemple. Pour l’activité de recherche de prestataire, il est possible d’identifier les défaillances suivantes (liste non exhaustive) :  

  • critères de choix non exhaustifs 
  • panel de prestataires potentiels très réduit 
  • incapacité des prestataires de répondre à la totalité des attendus 
  • prestataires lointains et peu maîtrisables. 

 

Évaluer la criticité des défaillances  

Pour une défaillance, l’évaluation de la criticité peut se faire selon les critères suivants avec évaluation chiffrée :  

  • L’occurrence / la fréquence : le nombre de fois que la défaillance s’est produite suivant des périodes définies (7. quotidienne, 5. hebdomadaire, 3. mensuelle, 1. annuelle, au cas par cas), 

 

  • La gravité / l’impact : les conséquences sont-elles lourdes pour le client, pour les salariés, pour la survie de l’entreprise. Alors les strates de gravité peuvent se traduire comme suit : 1. pas important, 3. peu important, 5. très important, 7. dramatique. 

 

  • La détectabilité : existe-t-il un dispositif qui détecte la défaillance avant qu’elle ne se produise ? L’organisation est-elle en capacité d’alerter préventivement la survenance de la défaillance. Sur la base d’une échelle de probabilité telle que : 7. impossible à détecter, 5. peu probable, 3. possible, 1. certain, la détectabilité est évaluée. 

Les choix possibles pour chaque critère sont évalués selon de façon chiffrée. 

 

La criticité est alors le produit des critères Fréquence X Gravité X Détectabilité. 

 

Dégager des priorités d’actions 

Les criticités les plus élevées définissent les priorités d’actions. Elles permettent à l’entreprise de : 

  • dimensionner son action 
  • définir ses moyens 
  • de classer ses urgences. 

 

Illustration  

 qualix-gestion-risques-methode-amdec

 

A l’issue de l’analyse et des actions de prévention, une nouvelle évaluation de criticité doit être réalisée prenant en compte les actions de prévention ? 

Dans l’exemple ci-dessus, le travail prioritaire est à réaliser sur le risque lié à l’incapacité des prestataires de répondre à la totalité des attendus.  

NB : dans une étude AMDEC, si le critère de gravité est évalué au maximum, il nécessite obligatoirement une action préventive. Autrement dit, en imaginant qu’il y ait un risque vital pour une défaillance, les critères de fréquence et de détectabilité n’apportent pas de valeur ajoutée…Il faut agir. 

 

AMDEC : pour quels avantages au final ?  

La méthode possède vertus nombreuses et des avantages certains.  

Avantage lié à la méthode elle-même 

Le premier avantage vient du fait qu’il s’agit bien d’une méthode et possède donc pour qualité intrinsèque une approche fondée sur l’analyse des faits et non sur des sensations, des impressions.  

La crédibilité de l’AMDEC est donc indiscutable. 

 

Avantage concurrentiel 

Le second avantage est concurrentiel puisque l’analyse des risques appliquée au marketing et au commercial permet de valider une idée, une nouveauté, des attentes de marché…et de les anticiper. 

 Avantage organisationnel 

Le troisième avantage est de sécuriser l’organisation, de supprimer les zones de flou, de clarifier les missions de chacun …et par conséquent, d’améliorer les conditions de travail et le stress. 

Avantage financier 

Le quatrième avantage permet de sécuriser sa trésorerie et ses fonds de roulement. C’est la possibilité d’investissement et de paiement des charges obligatoires qui est en jeu. 

En conclusion, la méthode AMDEC est un plus qu’un outil d’analyse. Il est le révélateur des dangers qui peuvent affaiblir l’organisation des entreprises et dont les conséquences peuvent être bénignes ou mettre en péril l’ensemble.  

Si, de façon empirique, les chefs d’entreprise connaissent leurs principaux risques, de la méthode génèrerait une plus grande sérénité pour tout le monde…et de la confiance. Auprès des clients, des salariés, des prestataires, des actionnaires. 

Besoin d’aide ?  

QUALIX accompagne les entreprises pour aider à la sécurisation de leur organisation. D’abord via une approche de gestion des risques rigoureuse et adaptée à la structure de l’entreprise, puis par l’assistance à la définition d’un véritable plan d’action préventif. 

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