Télétravail ou repenser le management à distance

Le retour au bureau depuis le 9 juin 2021 a toutefois scellé le télétravail comme un mode d’exercice professionnel désormais répandu. Ce mode de fonctionnement qui a eu cours durant toute la pandémie liée à la Covid-19 (pour les fonctions non postées) a modifié les relations de travail, en particulier entre collaborateurs et managers.

De façon générale, le lien entre manager et collaborateur s’apparente, au-delà de la relation hiérarchique, à un duo qui vit ensemble un projet commun et dont les obligations réciproques fondent une entente et des objectifs communs.

Le management à distance, contrairement à celui qui réunit les équipes et leur hiérarchique dans un même espace, nécessite de mettre en œuvre une stratégie propre à l’éloignement, surtout lorsque l’exercice de sa profession se situe au sein de son domicile (cas du télétravail). Il passe par un reporting plus formel, par un suivi plus administré, par des outils que la distance oblige, par un respect de la frontière privée / professionnelle.

 

Les « obstacles à franchir » pour les managers

Je ne suis plus au courant !

La distance fait perdre au manager une des caractéristiques que beaucoup voient comme un signe de compétences ; à savoir être au courant, du plus d’informations possibles, dans un délai resserré. Cela se traduit par des comportements dont l’objectif est de tout savoir tout de suite, de peur d’être pris en défaut. Avec le télétravail, le manager doit apprendre à communiquer différemment, à repenser ses exigences, et à faire œuvre de patience. En effet, le télétravail induit, de façon consciente ou non, l’idée qu’il ne faut pas solliciter les collaborateurs de façon trop répétée du fait de l’utilisation de moyens personnels dans un cadre privé.

Je suis contraint par les horaires !

Avec ses réunions Zoom, Teams, Google Meet… le manager est sommé d’être ponctuel car, non seulement le sujet de la distance l’y oblige mais là, dans cette situation du télétravail, le salarié utilise sa propre connexion Internet. Il est donc impératif de respecter les contraintes privées et… par exemple de ne pas faire attendre les enfants qui jouent en réseau, et qui patientent le temps de la réunion en visio. Les managers doivent respecter les amplitudes de travail. Ces mails de 22 heures qui étaient déjà des anomalies deviennent carrément intrusifs.

J’ai peur que les collaborateurs soient moins productifs !

Crainte liée à l’absence de visibilité mais aussi liée à des sollicitations de proximité, le manager peut penser que le salarié en profite pour faire quelques courses, lancer une lessive, s’adonner au sport, aux loisirs durant les heures de bureau. Cette crainte, démentie par les études (*) n’en demeurent pas moins coriace. Seul le changement de mentalité peut corriger cette crainte.

(*) Le télétravail aurait permis de faire progresser la productivité des salariés de 22 % en 2020, selon une étude de l’Institut Sapiens. Le travail à distance aurait également permis de préserver neuf points de PIB.

 

Le Télétravail : des opportunités bien réelles…

Et pourtant, le télétravail pour un manager, ce sont des collaborateurs qui :

  • Suppriment les trajets domicile – bureau et sont donc moins fatigués, disposent de davantage de temps et économisent sur des déplacements qui ne sont plus faits,
  • Sont concentrés sur leur travail et ne sont pas perturbés par les relations inter personnelles,
  • Seront une solution pour des sujets à traiter dans le calme (si tant est le domicile réponde à cette caractéristique)
  • Sont en attente d’informations et de consignes et auront donc un lien de plus grande proximité avec leur hiérarchique,
  • Partageront davantage de choses avec leur manager dans un cadre qui leur est familier.

 

…et des écueils psychologiques possibles

Le télétravail produit, comme toute situation, ses côtés moins positifs comme l’éloignement des sphères d’influence, le déficit d’interactions sociales (oui, oui, elles peuvent être à fois positives et génératrices de souffrance) … parfois jusqu’au mal être lorsque la vie au bureau représente une échappatoire à la sphère privée.

Pour faire en sorte que le télétravail soit une pratique positive pour le collaborateur et le manager, il doit répondre à différentes caractéristiques dont la première est dans la loi : deux jours maximum par semaine.

Pour les autres, le respect des règles intangibles à tout management demeure l’alliance de de savoir-être et de méthodes bien connues afin ce mix de situations in situ et à la maison soit bénéfique pour tout le monde.

Pour plus d’information, je vous invite à lire cette étude, et si vous avez des interrogations ou un projet de formation sur le management à distance, n’hésitez pas à formuler votre demande avec le formulaire de contact ci-dessous :