Achats et pratiques RSE

Achats et pratiques RSE, un contre-exemple mais des pratiques vertueuses à valeur ajoutée.

Achats et pratiques RSE, partons du contre-exemple …

Avec la loi EGALIM puis EGALIM 2, il est question d’équilibrer les intérêts et les relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire. Le législateur a souhaité lors des États Généraux de l’Alimentation en 2017 s’assurer de la juste répartition de la valeur tout au long de la chaîne alimentaire en protégeant tout particulièrement les producteurs (agriculteurs et éleveurs). Il aussi souhaité valoriser une nourriture saine, sûres, durable, soucieuse de l’environnement. Et enfin, l’objectif est de cesser la guerre des prix avec la grande distribution qui obligent parfois les producteurs à vendre à perte. Mais qu’en est-il aujourd’hui ?

 

Les agriculteurs se sont fortement endettés pour répondre aux différentes exigences de cette nourriture sûre, saine et responsable. La loi a bénéficié à quelques filières (celle du lait par exemple). Mais le revenu des agriculteurs n’a pas augmenté. Ce sont surtout les prix à la vente qui ont augmenté.

 

Pour compléter le tableau, le phénomène d’inflation actuel a remis en lumière les tensions entre industriels de l’agroalimentaire et la grande distribution.

Et voyons ce qui cloche dans les achats et pratiques RSE…

Dans la chaîne de valeur depuis la production jusqu’à la distribution, l’État s’est voulu régulateur des négociations. Cela  afin que les plus fragiles (les agriculteurs) ne soient pas lésés. Le résultat est mitigé. Les industriels ont une forte concurrence quel que soit le marché sur lequel ils œuvrent. Quant à la grande distribution, elle doit revoir son modèle économique de l’hypermarché et diversifier son offre vers les supermarchés de centre-ville par exemple (voir la stratégie du repreneur de Casino). Chacun a donc ses contraintes. Au final, le consommateur ne sait plus s’il n’est pas celui qui paie cette guerre. Et surtout, les acteurs de la filière ont le plus grand mal à s’entendre.

Pour quelles raisons ?

  1. La concurrence des prix.

    L’inflation des coûts de l’énergie, des transports d’importation et des chaines de distribution low cost poussent les consommateurs à acheter au moins. Dans une étude récente, les consommateurs en supermarché regardent le prix de leur course à 5 euros près.

  2. Des priorités différentes.

    Michel Édouard LECLERC vante en permanence son réseau comme étant le moins cher. Il se présente comme le premier défenseur du pouvoir d’achat. Pour atteindre cet objectif, les centrales d’achats mettent une très forte pression sur les fournisseurs, sous peine d’être déréférencés.

  3. L’absence de solidarité.

    Tout au long de la chaine de négociation, la pratique est celle du rapport de force. A ce jeu-là, seuls les gros s’en sortent. Malgré la loi EGALIM, c’est bien cette guerre permanente qui a obligé le Ministre à des pousser des clauses de revoyure plus fréquentes (dont il n’est pas sûr que cela change grand-chose).

 

A l’heure donc où la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) fait florès, certaines pratiques d’achats oublient bien volontiers l’équilibre des intérêts au profit de ses propres intérêts.

 

Mais quelles sont les caractéristiques d’achats « RSE » ?

 

A quoi reconnaît-on des achats RSE ? On les distingue dans le choix des prestataires et dans la pratique contractuelle.

 

Des achats RSE dans le choix des prestataires ….

 

Le rapport qualité / prix

La question du prix n’est jamais bien loin d’une préoccupation d’acheteurs mais en vérité, c’est bien le rapport qualité prix qui est le critère premier. Cela a pour conséquence d’une part d’avoir une offre différenciée entre produits de basse, moyenne ou haut de gamme. Et d’autre part, les critères de négociation sont souvent adaptés au volume.

La proximité géographique

Choisir des fournisseurs de proximité est une volonté aux conséquences plurielles. Cela favorise le territoire local, l’emploi, l’impact sur les coûts de transports et donc d’énergie. Favoriser à critères équivalents des prestataires locaux est une démarche responsable.

Des fournisseurs responsables

Aller au-delà du produit ou du service acheté ; c’est possible en interrogeant les pratiques du fournisseur. L’objectif est de s’associer avec des prestataires dont les pratiques répondent aux vôtres, le tout selon une éthique compatible avec les valeurs de l’entreprise acheteuse. Que cela passe par une connaissance des pratiques de gouvernance, achats, managériales, etc. l’acheteur peut avoir des attentes légitimes de cet ordre vis-à-vis de ses partenaires. A condition de prendre en compte la taille de l’entreprise, ses capacités financières…

L’impact environnemental dans la sélection

Proximité géographique, pratiques internes…les deux critères précédents sont importants. La démarche environnementale du fournisseur l’est tout autant. Quelles actions sont mises en œuvre afin que les impacts environnementaux soient les plus faibles possibles ; voire positifs ? A cela, le prestataire doit pouvoir répondre dans le cadre d’une démarche d’amélioration continue.

 

Des achats RSE dans la pratique contractuelle…

 

L’achat est responsable s’il s’accompagne d’une véritable coopération. Intégrer son fournisseur dans une démarche de long terme. ou bien l’intégrer  dans son processus de conception pour en faire un partenaire (mot si souvent galvaudé). Ou bien encore passer de la commande simple à la co-conception. Intégrer le fournisseur dans ses projets et profiter de son expertise ; voilà qui permet à ce dernier :

  • d’investir ;
  • de grandir ;
  • et d’apporter toujours plus de valeur à l’entreprise.

 

A ce titre, un des critères de la performance des achats RSE serait la fidélisation des partenaires. Non pour dire qu’il ne faut pas changer mais pour faire en sorte que l’on inscrive dans un temps long et pas uniquement pour faire des coups.

Une lueur d’espoir…et des achats toujours plus responsables

 

Ces pratiques sont de plus en plus répandues. Et malgré le contre-exemple plus haut, le client final ou le consommateur est de plus en plus sensibilisé à réaliser ces achats sur des bases éthiques et responsables (des achats RSE). S’il est vrai que les préoccupations de fin du mois sont parfois difficilement conciliables avec celles de la fin du monde ; le secteur de l’économie doit tendre à réconcilier les deux et l’État continuer de réguler les rapports de force.

Les grandes entreprises vont être soumise à la CSRD*. Charge à elles d’embarquer les ETI, PME, PMI et TPE dans une démarche de responsabilité sociétale en les accompagnant plutôt qu’en les contraignant.

 

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Sources :

*Extrait BPI France : La CSRD directive, ou Corporate Sustainability Reporting Directive, est la nouvelle directive proposée par la Commission européenne. Elle vise à mettre à jour le reporting extra-financier des entreprises via l’intégration de nouvelles mesures et touchera environ 50 000 entreprises (contre 11 700 actuellement)​. La CSRD va par conséquent se substituer à la NFRD transposée en France par la DPEF. Au-delà d’étendre le champ d’application de la règlementation, la CSRD assure une accessibilité aux informations sur la durabilité des entreprises, à travers des méthodes de calcul des indicateurs communs afin d’uniformiser l’exercice de reporting selon le standard européen.